Connaissances locales sur la conservation de la girafe de l’Afrique de l’Ouest (Giraffa camelopardalis peralta) dans la zone Girafe et la Réserve de Biosphère de Gadabedji au Niger

Le dernier troupeau de girafe de l’Afrique de l’Ouest (Giraffa camelopardalis peralta) vit au Niger dans un milieu fortement anthropisée. Cette contrainte l’oblige à partager les ressources naturelles avec les humains d’où la naissance d’un conflit homme-faune. La présente
étude sur la dimension humaine dans la conservation de la girafe a été menée dans deux zones de distribution des girafes au Niger dénommée zone girafe et Réserve de Biosphère de Gadabedji (RBG). Elle a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance locale sur la girafe dans les deux zones de distribution des girafes au Niger pour une conservation durable de la sous-espèce (Giraffa camelopardalis peralta). Cette étude a concerné les villages de sept (7) communes réparties dans la zone girafe et 20 villages riverains de la Réserve de Biosphère de Gadabedji. Au total, trois-cent douze (312) personnes composées d’agriculteurs et d’éleveurs ont été enquêtées dans les deux zones de distribution des girafes. Les données recueillies auprès des répondants lors des entretiens ont été utilisées pour concevoir des tableaux de fréquence, suivi d'un test Khi2 sur les spéculations préférées de la girafe et d’une analyse factorielle de correspondante (AFC) sur les mesures de protection de champs et jardins par les groupes socioculturelles. Les résultats montrent que la population locale de la zone girafe 47,87% et celle de la RBG 14,14% tirent des bénéficies grâce à la présence de la girafe, dont entre autres : la création d’emplois, l’octroi de microcrédit féminin, la construction des classes. Plusieurs parties de la girafe sont utilisées dans la médecine traditionnelle comme les fèces avec 8,11% pour les vertiges, l’urine pour l’asme avec 4,95%. Nos résultats révèlent aussi que les girafes font des dégâts sur les cultures et les jardins dans la zone girafe. Les spéculations les plus attaquées sont le niébé 46,01%, les mangues 28,75%, l’arachide 9,27%, à ces dégâts s’ajoute aussi le piétinement des jeunes pousses des cultures. Les dégâts sur le niébé varient d’un (1) à six (6) sacs de 100kg par producteur et tous les fruits au niveau des manguiers. Le transport des récoltes vers les maisons 38,16%, les clôtures 14,47%, les tranchées 14,04% sont les principales méthodes utilisées par les enquêtés pour la protection des champs et jardins. Dansla RBG aucun dégât n’est enregistré. Les menaces actuelles identifiées dans les deux zones de distribution de
girafe sont : la déforestation, la chute mortelle de la girafe dans un trou, le manque de ressource alimentaire, la sécheresse. Pour une conservation durable des girafes, des recommandations ont été formulées : intensifier la cogestion, élaborer un programme d’éducation environnementale pour la population locale, création activités génératrices de revenus en accord avec la conservation des girafes et leur habitat

The last giraffe herd in West Africa (Giraffa camelopardalis peralta) lives in Niger in a highly anthropized environment. This constraint obliges it to share natural resources with humans, hence the emergence of human-wildlife conflict. This study on the human dimension
in giraffe conservation was conducted in two giraffe distribution zones in Niger, the Giraffe Zone and the Gadabedji Biosphere Reserve (GBR). Its objective is to contribute to a better local knowledge of the giraffe in the two giraffe distribution zones in Niger for a sustainable
conservation of the subspecies (Giraffa camelopardalis peralta). This study involved the villages of seven (7) communes in the giraffe zone and 20 villages bordering the Gadabedji Biosphere Reserve. In total, three hundred and twelve (312) people composed of farmers and herders were surveyed in the two giraffe distribution zones. Data collected from respondents during the interviews were used to design frequency tables, followed by a Chi-square test on preferred giraffe crops and a corresponding factor analysis (CFA) on field and garden protection measures by socio-cultural groups. The results show that 47.87% of the local population in the giraffe zone and 14.14% of the local population in the GBR zone benefit from the presence of the giraffe, including job creation, provision of microcredit for women, and classroom construction. Several parts of the giraffe are used in traditional medicine such as feces with 8.11% for dizziness, urine for asthma with 4.95%. Our results also reveal that giraffes damage crops and gardens in the giraffe zone. The crops most affected are cowpeas (46.01%), mangoes (28.75%) and groundnuts (9.27%). Damage to cowpeas varies from one (1) to six (6) 100kg bags per producer and all the fruit in the mango trees. Transporting crops to houses 38.16%, fences 14.47%, trenches 14.04% are the main methods used by respondents to protect their fields and gardens. In the GBR no damage is recorded. The current threats identified in the two giraffe distribution zones are: deforestation, the fatal fall of the giraffe into a hole, lack of food resources, and drought. For a sustainable conservation of giraffes, recommendations were formulated: intensify co-management, develop an environmental education program for the local population, create income generating activities in accordance with the conservation of giraffes and their habitat.

Publish DateAugust 29, 2022
Last UpdatedAugust 29, 2022
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